Lorsque l'on arrive par la porte Rhône, c'est une entrée royale qui nous attend pour découvrir l' Hôtel Dieu lyonnais inauguré le 27 avril dernier après d'important travaux de restauration !
Rien de moins que Childebert 1er, roi des Francs au VIème siècle, fils de Clovis, et sa femme Ultrogoth !

Pourtant, c'est bien plus tard, en 1184, que l'Hôtel Dieu, anciennement l'Hôpital du pont du Rosne a été fondé.
En même temps que la construction du premier pont sur le fleuve.

Alors ? Pourquoi ces statues ?

Peut-être parce que c'est Childebert 1er a fondé le premier hôpital lyonnais, en 542, dans le quartier St Paul, à proximité de la rue St Eloi (Lyon 5ème).
Peut-être aussi parce qu'après cent ans de bons et loyaux services, le fruit de la vente de l'Hôpital St Eloi est allé  en 1500, renflouer les caisses de l'Hôpital du pont du Rosne, au départ lieu d'accueil et de soin des pauvres et déshérités.

En tout cas,  au XVIIIème siècle, des statues sont érigées, mais aujourd'hui le regard bienveillant de Childebert s'est durcit:
Après huit ans de réhabilitation, ce ne sont plus les malades et les pèlerins qu'il voit passer sous ses portes mais les richissimes consommateurs des commerces de luxe nouvellement installés dans ces lieux vertueux.

Bientôt, l'accès au Dôme central permettra l'accès à un hôtel 5 étoiles.
En 2019, la Cité Internationale de la gastronomie ouvrira ses portes...

Il est loin le temps où pauvres et blessés venaient pour y trouver soin et chaleur !

Heureusement, les architectes Didier Repellin et Albert Constantin, ont su préserver l'essence du lieu.
Alors dès 7h30 du matin, allez déambuler dans les cours intérieures avant l'ouverture des commerces pour retrouver l'authenticité des lieux !

Quand à Childebert 1er, s'il se retourne dans sa tombe, il attend peut-être patiemment la réalisation de sa sentence signée lors du Concile d'Orléans de l'an 549 :
"Si jamais quelqu’un, tentait de contrevenir a notre présente constitution de sorte que cet hôpital cessât d’exister, qu’il soit frappé comme meurtrier des pauvres , d’un irrévocable anathème ! "