Le labyrinthe de Perrache
Lieux d'histoire,
Le centre d'échanges (où transitent bus, cars, métro, tramway, train, voitures...) de Perrache construit en 1976 par René Gagès sous Louis Pradel réserve quelques surprises lorsque l'on se laisse à errer dans ses labyrinthes de couloirs.
Nous, les lyonnais, on n'aime pas Perrache....
Aucun lyonnais qui se respecte ne prendra un train à cette gare (même si Part-Dieu est en travaux !) car il faut d'abord traverser le centre d'échanges....
Éventuellement, on prendra un Ouibus, dont le départ est au premier étage du centre, mais alors discrètement, le matin tôt, lorsque personne ne regarde...
Quand au métro, on se contentera d'y faire une brève correspondance pour récupérer le Tram qui nous emmènera à Confluence.
Et le pire reste de passer à pied..."derrière les voutes"...
Les voûtes ? Les voûtes sur lesquelles repose la gare SNCF et le centre d'échanges, la verrue de Lyon.
Oui, quand on a dit ça, on a tout dit.
Malgré tout, pour l'époque, c'était assez inédit de faire arriver en plein cœur de la ville tous les modes de transport.
D'ailleurs, qui croirait que 7 trémies passent juste en dessous du bâtiment, dont sont 4 occupées par l'autoroute et ses voies d'accès ?
Mais la pauvre gare SNCF de Perrache et son cours de Verdun chéri des lyonnais se retrouvent noyés sous les tentacules du centre et les trois voûtes détestées des lyonnais se sont retrouvées plus que doublées, soit presque 300 mètres de long !
Et pourtant...
J'ai honte de le dire mais le centre Perrache recèle quelques petits trésors :
- Le lustre de Jean-Pierre Vincent : L'un des plus grands du monde : 7 mètres sur 9 mètres, un régal pour les photographes discrets.
- Le premier mur végétal dépolluant de France installé en... 2007 sur l'un des silos de l'accès au parking, remplacé entièrement en 2015 car la société chargée de l'arrosage avait fait faillite !
- Les jardins suspendus : un havre de paix et de verdure sur le toit terrasse du centre, totalement désert où les rares visiteurs et les jardiniers des "jardins suspendus de Perrache" se partagent l'espace : 12 000m² sur 1.40 mètres d'épaisseur de terre !
- L'espace entre les deux jardins où l'association des Beaux-Arts amateurs de Lyon a élu domicile, un lieu fabuleux de 2 000m² pour créer, et avoir un point de vue inédit sur le quartier !
- La vue étonnante sur les nœuds routiers de part et du centre depuis le toit terrasse et les parkings.
En pleine restructuration actuellement, ce lieu de passage mérite d'aller le découvrir sous un autre angle, et de se perdre dans ses labyrinthes de couloirs, passerelles, escaliers, escalators - privilégier les visites en journée néanmoins 😉 -
je ne savais pas qu’il y avait un jardi au dessus et pourtant j’y suis passée (vite)pendant toute ma vie par Perrache, très étonnant !!
Je vous trouve très sévère envers la gare de Perrache. Pour ma part je la préfère à la Part-Dieu, j’y vais volontiers, j’aime m’y promener. Vous parlez surtout du centre d’échange dans votre billet, et pas du tout de la gare elle-même qui est riche d’une histoire et qui recèle des trésors insoupçonnés. Les transformations en cours devraient permettre de la mettre en valeur.
Bonjour,
hors la faunes qui squat vers les jardins, j’ai été agréablement surpris de trouver ce jardin.
Merci de me l’avoir fait découvrir.
;k
Bonjour,
Je fais suite à votre article, auriez vous les coordonnées de l’association des beaux arts que vous citez?
Cordialement,
Bonjour,
Il s’agit du département amateur de l’ENSBA :
https://amateurs.ensba-lyon.fr/
« L’espace entre les deux jardins où l’association des Beaux-Arts amateurs de Lyon a élu domicile, un lieu fabuleux de 2 000m² pour créer, et avoir un point de vue inédit sur le quartier ! »
par le passé c’était l’ELAC Espace Lyonnais d’Art Contemporain l’entrée était libre et les œuvres surprenantes
le MAC Musée art Contemporain a remplacé l’ELAC
https://www.linflux.com/lyon-et-region/lespace-lyonnais-dart-contemporain-elac-1976-1996/
Votre point de vue photographique sur le Centre d’Echanges de Perrache démasque en fait l’attachement à ce(s) lieu(x) si singulier(s). Hérésie urbanistique, certes, mais avant-gardiste : pôle multimodal, toits végétalisés, etc. Probablement un cas unique. Paradoxalement patrimonial… malgré l’erreur » pradellienne » des 70′.
24 juin 2022.
En effet, vous avez l’air d’être à la fois fascinée par ce lieu (je l’ai été lors de sa construction entre 1972 et 1976) et un peu effrayée par cet objet urbain révolutionnaire à l’époque, disait-on, à juste titre. Le projet présenté ces jours-ci (juin 2022) va-t-il recueillir votre approbation ? Pour ma part, il est un compromis séduisant, réduisant la coupure gare/centre-ville, offrant plus d’accessibilité, un renouveau des jardins, de nouvelles offres commerciales et hôtelières, et les inévitables co-working et autres boutiques « solidaires » bien sûr… Et ce que je trouve le plus spectaculaire : la percée visuelle entre la gare SNCF et la place Carnot, qui, je n’en doute pas, va devenir un spot sur Instagram… Pour 100 millions d’euros, on n’a pas une révolution, certes, mais une belle évolution de ce centre qui, depuis 45 ans, a su démontrer son utilité.