Le poème de l’âme
Expositions, Musée des Beaux Arts, Musées,
Cet artiste, méconnu à l’époque, retrouve toute sa légitimité grâce au musée des Beaux-Arts de Lyon !
Une salle présente l’intégralité des 18 tableaux qui raconte une histoire, une vie, celle du passage sur terre d’une âme pendant ce XIXème siècle.
Pleine de symboles, elle permet au peintre d’exprimer ses opinions sur une période historique trouble et changeante…
Et de retrouver sa part féminine !
1 – Génération divine (1854)
L’âme naît au paradis, avant son incarnation, au sein de la Trinité.
A droite, les anges portent les âmes avant leur arrivée sur terre.
A gauche les défunts reviennent au ciel.
2 – Le passage des âmes (1854)
L’ange amène l’âme sur Terre, qui ne parait pas très accueillante !
On peut reconnaître Prométhée qui dans la mythologie grecque, a créé les hommes à partir de boue et d’eau, et leur a apporté le « Savoir Divin » : le feu.
Il est finalement puni par les dieux et enchainé sur un rocher, se faisant éternellement dévorer le foie par l’aigle du Caucase…
3 – L’ange et la mère (1854)
L’ange dépose l’âme dans les bras de sa mère dans un décor plutôt automnal, presque désertique.
On comprend que c’est un garçon car il est habillé en rose, couleur des garçons au XIXème.
4 – Printemps (1854)
L’aspect féminin de l’âme prend vie.
Elle est habillée de blanc, comme les petites filles de l’époque et va dorénavant accompagner le garçon.
5 – Souvenir du ciel (1854)
Les deux âmes voyagent et rêvent, se souvenant des anges du ciel…
La scène se déroule à la Mulatière, on reconnait au loin à gauche la colline de Fourvière et son observatoire.
La basilique n’y est pas encore construite.
6 – Le toit paternel (1854)
Les 2 enfants sont proches de la fenêtre.
Dehors gronde la révolution des canuts de 1848.
Lui est subjugué, elle est inquiète.
Louis Janmot se représente adulte avec Léonie sa femme.
Cette maison, la maison familiale est un refuge, elle les protège, une façon de se positionner face au débat sur le divorce, qui reprend en ce milieu du XIXème.
7 – Le Mauvais Sentier (1854)
La loi Guizot, puis Falloux bouscule l’enseignement.
Avec ces 3 tableaux, Louis Janmot prend position de façon assez radicale.
La scolarité, sous Louis-Philippe, s’éloigne de la coupe de l’église, qui ne garde un pouvoir décisionnel que dans l’enseignement primaire.
Les enfants apeurés gravissent les marches de cette université.
Ils sentent bien que l’enseignement laïc n’est pas le bon !
8 – Cauchemar (1854)
La femme du tableau précédent poursuit le jeune garçon à l’intérieur de l’université.
La fille est évanouie terrifiée.
9 – Le Grain de blé (1854)
Grâce à la loi Falloux, enfin, tout rentre dans l’ordre.
Cette loi qui pose les bases de l’enseignement public, promulgue une plus grande liberté d’enseignement, permet la création des écoles de filles, mais surtout, permet à l’église de garder un œil sur l’enseignement.
L’abbé, représenté sous les traits de l’abbé Noirot, professeur vénéré de Louis Janmot, enseigne aux enfants la religion, dans un environnement paisible.
10 – Première Communion (1851)
Les enfants sont enfin prêts, après ces épreuves, à communier pour la célébration de l’eucharistie.
Et c’est la cathédrale St Jean qui les accueille.
11 – Virginitas (1854)
Encore vêtus de leurs habits de communiants, les 2 âmes se retrouvent au bord de l’eau.
Lui avec une tourterelle, symbole de l’amour au delà de la mort.
Elle avec une panthère, ici domptée, symbole de la luxure.
Le paysage alpin en arrière plan laisse penser que la scène se déroule toujours à Lyon.
12 – L’Échelle d’or (1851)
Les âmes dorment, ce qui leur permet de rentrer en communion avec les anges.
Neuf anges qui tiennent les attributs des neufs muses.
Ici, on célèbre les arts, les âmes apprennent la beauté, et découvrent le chemin qui mène à Dieu.
13 – Rayons de soleil (1854)
Le garçon fait une ronde avec son double féminin, et d’autres jeunes filles qui cherchent à le séduire.
Un peu déboussolé, il cherche une réponse en regardant sa bien aimée…
14 – Sur la Montagne (1854)
Après avoir résisté aux tentations, il est temps de s’élever pour ces 2 âmes.
Le garçon montre le chemin à la jeune fille.
15 – Un Soir (1854)
Enfin le sommet de la montagne, ils ont passé les épreuves ensemble et unis, et gravit les chemins de la connaissance et du savoir.
Ils se reposent dans ces couleurs automnales qui préfigurent la fin de quelque chose.
16 – Le Vol de l’âme (1854)
L’ascension se poursuit, les deux âmes, tendrement enlacées s’envolent.
17 – L’Idéal (1854)
Pourtant, il est temps de se quitter.
L’adolescente fait comprendre au garçon que c’est sans lui qu’elle doit se rendre dans ces cieux obscurs…
Il comprend avec effroi qu’il doit rester ici bas.
18 – Réalité (1851)
L’âme est seule sur la tombe de son double.
Il semble ne rien voir d’autre que cette couronne de rose que sa bien-aimée portait à sa première communion.
Il doit poursuivre sa vie seul, c’est la fin de l’adolescence…
Bien que Louis Janmot avait prévu 4 cycles, seul le premier verra le jour…
Le second est resté inachevé mais les dessins sont pour la plupart précieusement conservés dans les réserves du musée des Beaux-Arts.
Pour admirer ces peintures rendez-vous au musée des Beaux-Arts, 20 place des terreaux et grimpez au deuxième étage !
Ouvert tous les jours sauf mardi et jours fériés de 10h à 18h, vendredi de 10h30 à 18h.
merci pour ta cuture
intéressant
Merci pour ce partage ! Pour voir les dessins préparatoires au Poème de l’âme : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Janmot
Pour voir la salle en 360° : http://www.mba-lyon.fr/static/visites-panoramiques/janmot/
http://www.mba-lyon.fr/mba/
Magnifique! Je voudrais savoir s’il existe un endroit où il est possible de commander des images ou des reproductions de ces scène.
Merci! de me répondre.
Lyne Tremblay
Bonjour,
J’ignore s’il existe des tirages de ces oeuvres.
Le mieux est de vous adresser directement au musée des beaux arts de Lyon.
http://www.mba-lyon.fr/