La piscine de Sorbiers date de 1976. Il s'agit d'un modèle "décapotable" fabriqué en série, le modèle Tournesol. Elle a fait partie d'un vaste plan de fabrication de piscines à grande échelle lancé par le gouvernement dans les années 1970, le projet "Mille Piscines".

1968 : Échec "cuisant" des français aux JO de 1968 à Mexico (1 seule médaille française en natation, et ... en bronze !)
1969 : Les décès par noyade cet été là dépassent tous les records.

Les français doivent apprendre à nager !
A l'automne 1969, nait le projet "1000 piscines" et un concours est lancé.
5 modèles seront choisis, aux doux noms de :
- Piscine Iris,
- Piscine Plein-Ciel,
- Piscine Plein-Soleil,
- Piscine Caneton,
- Piscine Tournesol,

L'idée est simple : En fabriquant en série, on réduit les coûts que devront dépenser les municipalités pour se l'offrir.

Mais en 10 ans, seules 600 à 700 piscines seront construites.
La piscine Tournesol, la plus originale, avec son air de soucoupe volante et son toit ouvrant ,de l'architecte Bernard Schoeller, sera construite 183 fois !
Un peu moins que le modèle Caneton, plus classique mais construit 196 fois...

Mais ces piscines vieillissent mal, et comportent nombre de malfaçons...
Alors, on rénove, ou on détruit...
Dans la région, plusieurs on été détruites récemment, mais il reste encore celles de  :
- St martin le Vinoux,
- Moirans,
- La Mulatière (fermée jusqu'en fin 2020 pour travaux),
- Roussillon,
- Bourgoin Jallieu,
- Charvieu-Chavagneux,
- Passy

Et à Sorbiers, aux portes de St-Etienne, elle n'a pas bougé depuis sa construction en 1976...
En zone inondable, cela fait plus de 15 ans que l'on attend la construction de la nouvelle piscine...
Le projet, toujours reporté, fait qu'aucune rénovation n'est effectuée, juste des réparations... provisoires.
Elle est là,  comme en 1976, avec son air de caravane à papa, son toit qui fuit lorsqu'il pleut, et son toit qui ouvre toujours partiellement...

Moi, lyonnaise, citadine, je n'ai pas connu ces piscines réservées aux petites villes et au milieu rural, et c'est bien dommage que je ne les découvre qu'aujourd'hui, en 2019, visiblement,  elles ont accompagnées les premières brasses de bon nombre de français nés dans les années 1970 !

Alors quand un architecte nous propose une visite avec le directeur des lieux, visiblement tous les 2 amoureux de cette piscine étonnante, il ne faut pas la rater !